ARROGER (S'), verbe pronom.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1484 trans. dr. « adopter » (
Traité des droits des rois de Fr. au roy. de Sicile ap.
Godefroy,
Observ. sur l'Hist. de Ch. VIII, p. 478, éd. 1629 ds
Gdf. : Elle
arrogea et adopta Louys, duc d'Anjou et de Touraine), latinisme isolé; 1547 « attribuer » (
Guill. Budé,
Instit. du Prince, édit. J. Foucher, ch. 21 ds
Hug. : Il [le Roi] ne peult
arroger tant d'honneur a beaucoup pres aux dessusdictz ses deleguez, comme il en derogue a sa majesté); seulement au
xvies.;
2. 1538 pronom. « s'attribuer » (
Est.); 1551
se arroguer (
B. Aneau,
Quintil Horatian, p. 205 ds
Hug. : De telz que luy ne s'en trouve pas treize en la grand douzaine, et si ne se
arrogue rien, et ne derogue à nul).
Empr. au lat.
arrogo, pronom. « s'approprier » (
Cicéron,
Inv., 2, 55 ds
TLL s.v., 651, 73); trans. « attribuer donner » spéc. ds la lang. poét. (
Horace, Carm., 4, 14, 40,
ibid., 652, 30); devenu terme de droit « adopter » chez les jurisconsultes, ainsi
Ulpien,
Dig., 1, 7, 22, 2,
ibid., 652, 83; le sens de « interpeller (qqn) avec arrogance », attesté en m. fr. de 1389 (
Lett. remiss. in Reg. 135, ch. 281 ds
Du Cange) au
xves. (
Gdf.) s'explique p. anal. avec
arrogance*.